Journée internationale des droits des femmes : témoignage de Dre Maryse Guay

Bonjour,

Je vous explique bien humblement le sens que prend la Journée internationale des femmes pour moi. C’est une journée pour prendre un temps d’arrêt pour reconnaître tout le chemin parcouru relativement à la place des femmes dans la société québécoise. Les femmes plus jeunes n’ont pas connu l’époque où les femmes ne pouvaient pas voter, ne pouvaient pas avoir un compte en banque, devaient se marier ou devenir religieuse, et j’en passe.

On est porté à l’oublier, mais il ne faut rien tenir pour acquis. Maintenant les femmes québécoises peuvent poursuivre des études et aspirer à la carrière de leur choix. En médecine, les femmes peuvent pratiquer dans toutes les spécialités. On considère et on reconnaît généralement leurs charges familiales. Cela n’était certainement pas le cas quand j’ai fait mon cours de médecine à la fin des années 1970 et au moment où j’ai commencé à pratiquer. Je sais très bien aussi que ce n’est pas le lot de toutes les femmes et qu’il reste malheureusement beaucoup d’inégalités. Mais dans la dernière année où notre résilience a été durement mise à l’épreuve, j’ai dû à plusieurs occasions « voir le verre à moitié plein plutôt que le voir à moitié vide ». C’est donc avec cette lunette que je vois ce chemin franchi et la place des Québécoises dans notre société.

La Journée internationale des femmes pour moi c’est aussi de prendre un temps d’arrêt pour reconnaître les femmes qui ont forgé ce Québec d’aujourd’hui même si on ne retrouve pas leur nom dans les livres d’histoire. Mais ces femmes ont bien sûr tracé la voie aux autres Québécoises. Je pense à ma mère, Aline Fournier, qui « travaillait » même si elle avait de jeunes enfants, au début des années 1960, c’était rare. Elle était enseignante puis elle est devenue directrice d’école. Elle a montré comment une femme pouvait être autonome et indépendante. Je pense à ma grand-mère, Médérise Poirier, qui à l’âge de 14 ans a dû élever ses 7 frères et sœurs quand sa propre mère est décédée des suites de son 9e accouchement. Elle a montré un grand sens de l’organisation et comment on peut aider les autres tout en préservant son indépendance. Je suis certaine que vous toutes et tous avez des histoires de famille de la sorte où des femmes se sont illustrées. Je souhaite donc qu’en cette Journée internationale des femmes on prenne quelques minutes pour leur rendre hommage.

Enfin, en cette journée des femmes, je prends un temps d’arrêt pour reconnaître autour de moi ces femmes qui réussissent à garder le cap depuis le début de cette pandémie et qui ont toute mon admiration. Je pense entre autres à mes collègues chercheuses qui continuent leurs travaux de recherche avec beaucoup de créativité dans ce monde tellement compétitif, et ce, en composant avec les aléas de la vie. Je pense à mes collègues femmes médecins de santé publique qui doivent continuer à avoir la flamme malgré un an de travail parfois décourageant mais qui persévèrent à le faire avec toute la passion pour la cause tout en s’occupant de leur famille.

Toutes ces femmes m’inspirent au quotidien et en cette journée, je veux leur dire merci pour les modèles qu’elles sont et pour l’inspiration qu’elles me donnent.

Bonne journée des femmes 2021!

Maryse Guay MD, MSc, FRCPC
Directrice scientifique du CRCLM

Date

mars 2021