Projet

Conciliation études-travail-famille (CETF), réussite éducative, qualité de l’emploi et bienêtre chez les jeunes québécois

Chercheur principal : Luc Laberge

Co-chercheurs : Julie Auclair, Élise Ledoux

Organisme subventionnaire : FQRSC – Projets de recherche en équipe en milieu collégial (2020-PEC-294509)

Il semblerait que le plein emploi soit atteint au Québec. Corollairement, les élèves du secondaire et les étudiants postsecondaires seraient plus nombreux que jamais à travailler contre rémunération pendant l’année scolaire. D’autre part, nombreux sont les jeunes adultes, souvent parents, qui retournent sur les bancs d’école pour se doter d’une formation ou de qualifications supplémentaires. Or, il faut savoir que les diplômés du postsecondaire auraient acquis quelque 160 000 emplois de 2016 à 2018, alors que les diplômés du secondaire et les sans-diplômes en perdaient 30 000… Il est donc important que les jeunes québécois parviennent à bien concilier les exigences liées aux études, au travail et, s’il y a lieu, à la vie familiale afin de décrocher avec succès les diplômes maintenant devenus cruciaux. Au tournant des années 90, des recherches ont commencé à témoigner des risques que comportent le cumul emploi-études pour la réussite éducative et le bienêtre. Aujourd’hui, les bénéfices et les inconvénients associés au fait d’occuper un emploi parallèlement aux études doivent être réévalués chez de jeunes québécois. À cette fin, les plus récentes recherches indiquent qu’il faut tenir compte, dans une perspective longitudinale, de l’origine sociale du jeune et de ses aspirations scolaires, d’une part, et de la qualité de l’emploi qu’il occupe et de son intensité, d’autre part, et ce, non seulement en termes d’heures hebdomadaires travaillées mais aussi selon les contraintes organisationnelles, physiques et psychosociales auxquelles il est exposé.

L’objectif de ce projet de recherche est d’explorer les effets du cumul études-travail sur les parcours scolaires et le bienêtre chez les répondants de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ) menée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), et ce entre 15 ans et 21 ans. De manière plus spécifique, il s’agit d’abord de caractériser l’évolution de plusieurs indicateurs d’intensité et de qualité d’emploi (type, durée, contraintes organisationnelles et physiques, environnement psychosocial, etc.). Les effets de ces derniers indicateurs seront ensuite évalués sur les parcours scolaires (rendement académique, engagement scolaire, motivation, abandon, diplomation, etc.) et du bienêtre (estime de soi, anxiété, fatigue, etc.), et ce, chez les répondants ayant ou non des responsabilités familiales.

Des recommandations adaptées aux réalités contemporaines seront produites afin de bonifier les interventions en CETF chez les jeunes québécois. Plus particulièrement, un comité de suivi composé de chercheurs, d’étudiants et de professionnels des réseaux de l’éducation et de la santé échangera sur les pratiques actuelles en termes de CETF, veillera à ce que les nouvelles connaissances produites soient utiles et utilisables par les milieux et s’assurera que les moyens de les transférer soient adaptés à leurs réalités. Les résultats de ce projet pourront notamment être utilisés dans le déploiement du projet national de mobilisation des employeurs du Réseau québécois pour la réussite éducative (RQRÉ) intitulé « Employeurs engagés pour la réussite éducative », impliquant déjà les 17 Instances régionales de concertation sur la persévérance scolaire et la réussite éducative (IRC) du Québec.

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